Les mercredis de la philosophie 
par Anastasie Crol

mercredi de 16 h 30 à 18 h

Adhérent et étudiant (sur présentation d’un justificatif) 5 €
Non adhérent 8 €
Billetterie: le jour de la conférence dans le hall de Terraqué à partir de 14 h 15

Réservation : cercle.culturel.carnac@gmail.com

24 septembre : La nature est-elle bien faite ?

“La nature aime à se cacher” disait Héraclite. Lorsque nous pensons à la nature, aux faits naturels, nous pensons bien souvent à quelque chose qui semble évident, qui semble poursuivre un plan, un objectif, que nous pourrions comprendre, voire auquel nous pourrions participer.

Cela suppose qu’il y ait des choses contre-nature, imparfaites, mais est-ce possible ? Pouvons-nous penser la nature sans en même temps la dénaturer ?

29 octobre: Pourquoi des artistes ?

“L’artiste nous prête ses yeux pour regarder le monde” Schopenhauer. L’art est un concept aussi difficile à définir que la philosophie. Dans les deux cas, on peut se dire que ces disciplines sont inutiles du point de vue de notre survie. Comment ce qui semble le moins essentiel à l’existence, pourrait-il être en même temps de la plus haute importance ? Pourquoi le regard de l’artiste ne nous laisse pas indifférent ?

19 novembre : Est-ce que tout à un prix ?

“De nos jours les gens connaissaient le prix de tout et la valeur de rien” disait Lord Henry dans le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde. Pourquoi la valeur serait-elle différente du prix ? Nous disons que le crime ne paie pas ou que certaines choses n'ont pas de prix. Toutefois, même ce qui est incommensurable doit souvent être évalué, comme le travail, ou une décision de justice. Ainsi les valeurs sont aux fondements des prix, mais aucun prix ne peut fonder une valeur.

De surcroît, peut-on affirmer qu’un prix est toujours juste ? Sur quoi se fonde un prix, si ce n’est sur une valeur d’échange ou d’usage ? Ces valeurs ne sont-elles pas conventionnelles ? La notion de prix ne serait-elle pas totalement arbitraire ? Comment dès lors distinguer la notion de prix de celle de valeur ?

17 décembre : Faut-il voir pour croire ?

Question paradoxale, car celui qui croit ne devrait pas chercher des raisons de croire. Pourtant si quelqu’un affirme une chose incroyable, il va chercher une raison d’y croire ou non. Cette affirmation interroge les limites de notre connaissance, car comment reconnaît-on ce qui est incroyable de ce qui ne l’est pas ? Le savoir scientifique se fonde sur des preuves empiriques, bien souvent visuelles. Par ses méthodes la science repousse sans cesse les limites de la connaissance, mais quand est-ce que le croire devient-il le savoir ? Comment être certain de la coupure entre le savoir et le croire ?

7 janvier : Le bonheur est-il une affaire de chance ?

« Parfois on a tout pour être heureux, sauf le bonheur » Robert Sabatier. L’étymologie du mot bonheur est liée à la chance, pourtant il est difficile de ne pas considérer le bonheur comme le fruit d’un travail, la juste récompense d’une existence méritante. Toutefois, cette idée de mérite se heurte bien souvent à celle d’injustice, de mauvais coup du sort, renvoyant dos à dos l’idée du bonheur et celle de chance.

Les plus chanceux sont-ils les plus heureux ou bien faut-il autre chose pour espérer avoir cette chance d’accéder au bonheur ?

18 février : Avons-nous le droit de rêver ?

“Les jours sont faits pour nous reposer de nos nuits” George Sand. Dans la journée nous pensons, et parfois nous rêvons. Mais à quoi songeons-nous ? Le terme de songe, utilisé autrefois pour désigner l’activité onirique à été remplacé par celui de rêve. Ainsi, songer c’est penser, mais c’est encore, dans une certaine mesure, rêvasser. Pourquoi ne pourrions-nous rêver que la nuit ? Est-ce à dire que nos pensées diurnes ne sont que rationnelles ? L’exigence de rationalité sépare les rêves du réel, mais sans rêver pouvons-nous encore penser ?

25 mars : Sommes-nous prisonniers du temps ?

Jean Giono disait que “le temps est ce qui passe quand rien ne se passe”. Le temps est une dimension irréductible des choses, qui ne se laisse pas saisir indépendamment d’elles. Son existence semble ne faire aucun doute, cependant lorsqu’on n’y pense plus, le temps paraît avoir disparu. Par opposition le temps s’étire à mesure que notre pensée s’y accroche, rendant illusoire l’idée que son arrêt puisse être possible. Sommes-nous des êtres temporels, dans le sens où nous sommes une production du temps, ce qui implique que nous en sommes prisonniers, ou bien est-ce notre pensée qui produit le temps de sorte que nous puissions y échapper quelque peu ?

15 avril : Une guerre peut-elle être juste ?

“Les armes nucléaires pulvérisent la théorie de la guerre juste” Michael Walzer. Dans la mesure où les temps de paix ne sont pas nécessairement durables et semblent au contraire être des préparatifs pour de nouveaux conflits éventuels, comme le stipule un vieil adage romain, une guerre peut-elle être juste, un ajustement en vue de la paix ? L’histoire nous apprend que ces répétitions ne sont pas nécessairement le signe d’améliorations dans les relations humaines et politiques. De nombreuses théories ont justifié l’idée de guerre juste, montrant comment la politique et la justice fonctionnent en temps de guerre. Mais est-ce que seules les guerres injustes peuvent être le signe d’une politique dysfonctionnelle, ou bien est-ce qu’aucune politique ne fonctionne, provoquant inexorablement des guerres ?

13 mai : Être cultivé rend-il meilleur ?

« C'est dans le problème de l'éducation que gît le secret de la perfection de la nature humaine » Kant. La culture est un processus de perfectionnement et d’élévation humaine, qui distingue l’homme de l’animal. Le rôle de la culture est central, dans la mesure où aucun progrès n’est possible sans cette capacité de comprendre et de transmettre des informations. Or, à l’ère de l’intelligence artificielle et de la désinformation, il devient crucial de conserver et de développer le goût de la curiosité et le sens critique. Car être cultivé, ce n’est pas simplement avoir de la culture, ce n’est pas seulement être informé. La culture est ce qui forme et non ce qui informe c’est donc bien l’éducation qui peut former et transformer les individus. Comment former sans déformer ? Transmettre sans conditionner ? Quelle éducation peut cultiver sans dénaturer ?

10 juin : Un choix peut-il être rationnel ?

“Quand nous sommes partagés entre des sentiments contraires, nous voyons le meilleur et suivons le pire” Spinoza, Ethique, livre 3, proposition 2, scolie

Les choix sont nécessairement déterminés par un certain nombre de facteurs, de variables, de paramètres, mais aussi par notre raison, ou notre sentiment. Prendre une décision relève souvent d’un challenge, parfois d’une routine, mais dans tous les cas, nous souhaitons faire les bons choix.
Toutefois, comme le souligne Spinoza, la plupart du temps les hommes se croient libres et justifient ainsi leur tendance à l’acrasie. La rationalité semble être ce qui caractérise la capacité de faire le meilleur des choix, ce qui permet d’éviter l’acrasie, faire le pire tout en connaissant le meilleur. Mais d’où peut venir cette certitude de la meilleure décision ? Cette certitude est-elle rationnelle ?

Mercredi 16 avril 2025

Faut-il travailler moins pour être plus heureux ?

Le travail est un sujet souvent relégué au rang de problème économique, nourricier. Il est pourtant aussi envisageable de le considérer sous un prisme plus large, car il n’est pas seulement de l’ordre de la contrainte, il est aussi une source d’épanouissement. Nietzsche disait que le travail est la meilleure des polices. Il est vrai que l’ennui est aussi source de souffrance et de vertiges existentiels, qui peuvent être à la source des pires comportements. La question est moins de savoir comment il faut travailler, s’il faut faire un travail dit “passion” que de s’interroger sur le problème de l’absence de travail, d’activité, de contrainte. Le bonheur est-il dans l’inaction, l’opulence, ou dans l’harmonie d’une activité équilibrée et équilibrante ?

Auteurs envisagés pour nourrir cette réflexion : Locke, Quincey, Kant, Bentham, J.S Mill, Nietzsche, Marx, S.Weil , H.Arendt, Foucault.

Mercredi 12 février 2025

L’homme est-il un être sensible ?

L’homme est traditionnellement qualifié d’animal raisonnable, politique, qui fabrique des outils, qui travaille et qui réfléchit. Ses capacités sensorielles, sa capacité à s’émouvoir, en somme l’usage de son corps ne semble pas être de grande importance pour le comprendre, car c’est sans doute une évidence.

De surcroît, lorsqu’on s’interroge sur la capacité de l’homme, en tant que genre et non en tant qu’espèce, à s’émouvoir, les avis sont souvent aussi tranchés que les généralités sur lesquels ils reposent.

Toutefois, peut-on confondre les capacités sensitives, relatives à nos sens, et la sensibilité, qui est de l’ordre la reconnaissance ? C’est par la sensibilité que l’on reconnaît la beauté d’une œuvre, pas avec ses yeux. Ne peut-on pas regarder sans voir, écouter sans entendre ? Or quand des individus filment avec leurs téléphones des personnes en danger sans même appeler les secours, peut-on encore parler de progrès de l’humanité ?

Tous les êtres vivants sont sensibles, mais sont-ils tous dotés d’une sensibilité ?

Auteurs envisagés pour nourrir cette réflexion : Aristote, Rousseau, Kant, Bentham, J.S Mill, Nietzsche, Arendt, Merleau Ponty, Hans Jonas

Mercredi 30 octobre 2024

La loi peut-elle satisfaire notre besoin de justice ?

La loi est une représentation sociale de la morale, qui est soit respectée parce qu’elle est une garantie de liberté, soit défiée parce qu’au contraire elle semble ne pas être en accord avec les principes et les valeurs des individus qui se sentent de ce fait légitimes à la défier.

Ainsi la question est moins de savoir si les lois sont justes que de savoir ce qui les justifie. Cette réflexion s’attachera donc à tenter de comprendre ce que la justice fait et ne peut pas faire, en quoi son rôle est fondamental dans nos sociétés, tout comme le fait de s’interroger sur son devenir.

Auteurs envisagés pour nourrir cette réflexion : Platon, Aristote, Rousseau, Spinoza, J.S Mill, Rawls, Sen